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VAHIA.NTKS Di- 15 HIT F S. 38 ; i

1 1 ; I, r, 1 K. Dans quel tomps à mes yeux le cruel vient s’offrir ! Quoi vous ! fils do Brutus, vous que je dois haïr ? Vous, l’autour inhumain dos malheurs de ma vie, Vous opprimez mon pèro, otvous plaifjnoz ïullio ? Dans ce jour de triomphe, et parmi tant d’honneurs, Venez-vous à mes yeux jouir do mes douleurs ? Tant do gloire suffit : n’y joignez point mes larmes.

TITUS.

Le ciel a de ma gloire empoisonne les charmes. Puisse ce ciel, pour vous plus juste désormais, A vos malheurs passés égaler ses bienfaits 1 Il vous devait un trône, allez régner, madame ; Partagez d’un grand roi la couronne et la flamme ; Il sera trop heureux, il combattra pour vous ; Et c’est le seul des rois dont mon cœur est jaloux, Le seul dans l’univers digne de mon envie.

T L L L I E.

Calme ton trouble affreux, malheureuse Tullio ; Sortons… où suis-je ?

TITUS.

Hélas ! où vais-je m’emporter ? Mon sort est-il toujours de vous persécuter ? Eh bien ! voyez mon cœur, et daignez me connaître. Je fus votre ennemi, madame, et j’ai dû l’être ; Mais, pour vous en venger, les destins en courroux M’avaient fait votre esclave, en m’armant contre vous ; Ce feu, que je condamne autant qu’il vous offense. Né dans le désespoir, nourri dans lo silence. Accru par votre haine, en ces derniers moments, Ne peut plus devant vous se cacher plus longtemps : Punissez, confondez un aveu téméraire ; Secondez mes remords, armez votre colère : Je n’attends, jo ne veu\ ni pardon, ni pitié. Et ne mérite rien que votre inimitié.

TCLLIE.

Quels maux tu m’as causés, Brutus inexorable !

TITLS.

Vengez-vous sur son fils, il est le seul coupable. Punissez ses exploits, ses feux, ses cruautés ; 11 poursuit votre père, il vous aime.

TtLLIE.

Arrêtez… Vous savez qui je suis, et qu’un Romain peut-être Devait plus de respect au sang qui m’a fait naître ; Mais jo ne m’arme point contre un fils do Brutus Du vain orgueil d’un rang qu’il ne reconnaît plus. Je suis dans Rome encor, mais j’y suis prisonnière ; Je porte ici le poids des malheurs de mon père ; Mes maux sont votre ouvrage, et j’ose me flatter Qu|un héros tel que vous n’y veut point insulter ; Quil ne recherche point la criminelle gloire De tenter sur mon cœur une indigne victoire. Mais si, pour comble enfin de mes destins affreux,

Théâtre. 1.,-,.,