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344 BIIUTUS.

Des faveurs de Tarquin vous goûteriez les charmes ! Je vous l’ai déjà dit, il vous aimait, seigneur ; Il aurait avec vous partagé sa grandeur : Du sénat à vos pieds la fierté prosternée Aurait…

TITLIS.

J’ai vu sa cour, et je l’ai dédaignée. Je pourrais, il est vrai, mendier son appui. Et, son premier esclave, être tyran sous lui. Grâce au ciel, je n’ai point cette indigne fail)lesse ; Je veux de la grandeur, et la veut sans bassesse ; Je sens que mon destin n’était point d’oljéir : Je combattrai vos rois, retournez les servir.

AU ON s.

Je ne puis qu’approuver cet excès de constance ; --* Mais songez que lui-même éleva votre enfance. Il s’en souvient toujours : hier encor, seigneur. En pleurant avec moi son fils et son malheur, Titus, me disait-il, soutiendrait ma famille, Et lui seul méritait mon empire et ma fille.

TITUS, L-n so détournant.

Sa fille ! dieux ! Tullie ! vœux infortunés !

A I\ N s, en regardant Titus.

Je la ramène au roi que vous abandonnez ; Elle va, loin de vous et loin de sa patrie. Accepter pour époux le roi de Ligurie : Vous cependant ici servez votre sénat, Pei’séciitez son père, opprimez son État. J’es})ère (]ue iuentôt ces voûtes endtrasées. Ce Capitole en cendre, et ces tours écrasées, Du sénat et du peuple éclairant les tondx’aux, A cet hvmen heureux vont servir de iland)eaux.

SCENE m.

TITUS, MESSALA.

TITl’S.

Ah ! mon cher Messala, dans (|ii(’i trouble il me laisse ! Tar(|iiin me l’eût donnée, ù douleur quiTme presse ! ! \loi, j’aurais pu !… mais non ; ministre’dangereux, Tu venais épier le secret de mes feux.