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tu VARIANTES DE.MAKIAMXK.

Il déteste la reine, il a juré sa mort ;

Et s’il suspend le coup qui terminait son soçt,

C’est qu’il veut ménager sa nouvelle puissance,

Et lui-même en ces lieux assurer sa vengeance.

Mais soit qu’enfin son cœur, en ce funeste jour,

Soit aigri par la haine ou fléchi par Famour.

(l’est assez qu’une fois il ait proscrit sa tête :

Alariamne aisément grossira la tempête ;

La foudre gronde encore ; un arrêt si cruel

Va mettre entre eux, madame, un divorce éternel.

Vous verrez Mariamne, à soi-même inhumaine,

Forcer le cœur d’Hérodc à ranimer sa haine ;

Irriter son époux par de nouveaux dédains,

Et vous rendre les traits qui tombent de vos mains.

De sa perte, en un mot, reposez-vous sur elle.

SALOME.

Non, cette incertitude est pour moi trop cruelle ; Non, c’est par d’autres coups que je veux la frapper Dans un piège plus sûr il faut l’envelopper. Contre mes ennemis mon intérêt m’éclaire. Si j’ai bien de Varus observé la colère. Ce transport violent de son cœur agité N’est point un simple effet de générosité : La tranquille pitié n’a point ce caractère. La reine a des appas ; Varus a pu lui plaire. Ce n’est pas que mon cœur, injuste en son dépit, Dispute à sa beauté cet éclat qui la suit ; Que j’envie à ses yeux le pouvoir de leurs armes. Ni ce flatteur encens qu’on prodigue à ses charmes ; Elle peut payer cher ce bonheur dangereux : Et soit que do Varus elle écoute les vœux, Soit que sa vanité de ce pompeux hommage Tire indiscrètement un frivole avantage. Il suffit ; c’est par là que je peux maintenir Ce pouvoir qui m’échappe, et qu’il faut retenir. Faites veiller surtout les regards mercenaires De tous ces délateurs aujourd’hui nécessaires, Qui vendent les secrets de leurs concitoyens, Et dont cent fois les yeux ont éclairé les miens. Mais la voici. Pourquoi faut-il que je la voi’^ ?

SdKN K I I. MARIAMNE, ÉLISE, SALOME, MAZAEL. NABAL.

Son amour nn’iirisé, son trop de déliaiice, Avaient contre vos jours allumé sa vengeance ; Mais ce feu violent s’est bientôt consunn’ : L’amour arma son Iiim<, l’amour l’a désarmé.