Hélas !
Prenez ce fer, instrument de ma rage ;
Qu’il vous serve aujourd’hui pour un plus juste usage ;
Plongez-le dans mon sein.
Que faites-vous, seigneur ?
Arrêtez ; modérez cette aveugle douleur ;
Vivez.
Je dois mourir.
Écoutez ma prière.
Ah ! Je n’écoute rien ;
J’ai tué votre époux.
Mais vous êtes le mien.
Je le suis par le crime.
Il est involontaire.
N’importe, il est commis.
Ô comble de misère !
Ô trop funeste hymen ! ô feux jadis si doux !
Ils ne sont point éteints ; vous êtes mon époux.
Non, je ne le suis plus ; et ma main ennemie
N’a que trop bien rompu le saint nœud qui nous lie.
Je remplis ces climats du malheur qui me suit.
Redoutez-moi, craignez le dieu qui me poursuit ;
Ma timide vertu ne sert qu’à me confondre,
Et de moi désormais je ne puis plus répondre.
Peut-être de ce dieu partageant le courroux,
L’horreur de mon destin s’étendrait jusqu’à vous :