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NOTES SUR LES REMARQUES DE LA MOTRAYE.


XIII. Je ne vous disputerai point l’étymologie du mot czar ou de czarafis ; je me contente de dire que je n’ai jamais entendu appeler czar que le souverain de Moscovie, dont le fils aîné est toujours appelé czarowitz ; mais je sais bien que les Asiatiques appellent ordinairement le prince de Géorgie Gurgistanbey, etc…

Tout cela n’empêche pas que le mot czar ne signifiât roi et prince chez les Scythes.

XIV. On trouve aussi que la relation que vous avez donnée du siége et de la bataille de Pultava ne s’accorde point avec celles qu’on en a eues jusqu’ici, ni avec ce qu’on en a appris de ceux qui y étaient, etc…

Ces réflexions critiques ne paraissent pas avoir beaucoup de suite. À l’égard de Pultava, M. de Voltaire conserve le plan de la bataille qui lui a été confié par un officier très-expérimenté. À l’égard de Narva et de ses suites, M. de La Motraye fait bien de l’honneur à M. de Voltaire de répéter ce qu’il en a dit dans son histoire.

XV. Vous dites que le général Rehnsköld fit inhumainement massacrer, six heures après la bataille de Frauenstadt, tous les prisonniers moscovites, sans avoir égard à leur soumission ni à leurs larmes : des officiers suédois, qui étaient présents, m’ont assuré que ce fut le roi lui-même qui ordonna ce massacre.

M. de La Motraye n’y était pas, et tous ceux qui y étaient savent que le roi ne vit Rehnsköld que quelques jours après. Si Charles XII avait fait tuer les Moscovites si longtemps après qu’on leur avait donné quartier, il aurait été coupable de la cruauté la plus inouïe et la plus horrible ; mais on sait qu’il n’y eut point de part.

XVI. Mais, ajouterez-vous, Charles XII violait le droit des nations en se faisant livrer Palkul ; je ne répondrai rien à cette objection.

Si vous ne répondez rien à cette objection, ce n’était donc pas la peine de la faire vous-même.

XVII. Ce fut M. le baron de Strålheim, fameux par ses bons mots, qui dit à Charles, le lendemain de son retour d’auprès du roi Auguste à Dresde, ce que vous lui faites dire par le général Rehnsköld.

Cette erreur de nom avait déjà été corrigée.

XVIII. Ce héros tout-puissant en Saxe et en Pologne aurait fait l’action du monde la plus généreuse s’il fût allé visiter le roi Auguste, ou l’eût