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AVERTISSEMENT DE BEUCHOT.


n’avoir aucune part à cette histoire, qu’il regardait d’ailleurs comme très-véridique, ajoutant que s’il était possible qu’une compagnie eût de la reconnaissance, le parlement devait des remerciements à l’écrivain qui l’avait extrêmement ménagé[1]. Voltaire avait, en effet, beaucoup ménagé le parlement. Il avait passé sous silence des faits dont il avait parlé dans d’autres ouvrages[2]. Il n’avait rien dit des jugements récents de Lally et de La Barre, qui l’indignaient tant[3].

Le réquisitoire de Séguier n’eut pas lieu parce que on requit autre chose en ce temps-là de ces messieurs, et la France en fut délivrée[4].

L’Histoire du Parlement n’avait, en 1769, que soixante-sept chapitres. Ce fut en 1770 que l’auteur ajouta ce qui forme aujourd’hui le chapitre XLVIII.

Dès la seconde édition, qui est de 1769, il avait changé les quatre premières pages du dernier chapitre (aujourd’hui le XLVIIIe). J’ai recueilli cette importante variante.

Le chapitre LXIX a été ajouté dans l’édition encadrée de 1775. Comme j’ai indiqué dans l’ouvrage les changements faits successivement à ce chapitre, il est inutile d’en parler ici.

L’Histoire du Parlement n’est peut-être pas lue autant qu’elle mérite de l’être. Cet ouvrage est exact et piquant. Ce n’est pas moi qui porte ce jugement, mais un homme qui n’est ni enthousiaste de Voltaire, ni ennemi des parlements : « quoique cet ouvrage, dit M. le président Desportes[5], soit un tissu d’épigrammes, peu dignes d’un pareil sujet, le récit des faits y est d’une grande exactitude. »

J’ai, d’après les éditions données du vivant de Voltaire, rétabli les notes indicatives de la date de quelques faits.

B.
Ce 24 auguste 1829.

  1. Lettre à Mme  de Choiseul, 15 mai 1771.
  2. Voyez, tome XIII, les Annales de l’Empire, années 1293, 1416, 1498, et la note, page 496 du présent volume ; voyez aussi, tome XIV, le chapitre IV du Siècle de Louis XIV.
  3. Il s’était cependant déjà expliqué, en termes très-mesurés il est vrai, sur le procès de Lally dans la première édition du Précis du Siècle de Louis XV, voyez pages 365-366 du présent volume. Il avait donné, en 1766, la [[|Relation de la mort du chevalier de La Barre]].
  4. Lettre à Mme  de Saint-Julien, 21 janvier 1772. Voyez, sur l’expulsion du parlement en 1771, le Dictionnaire philosophique, article Parlement de France, in fine.
  5. Biographie universelle, article R. C. de Maupeou.