Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome10.djvu/196

Cette page n’a pas encore été corrigée

186 LES CABALES.

D'un moteur éternel admirait la sagesse. Je crois qu'il est un Dieu ; vous osez le nier : Examinons le fait sans nous injurier.

u J'ai désiré cent fois, dans ma verte jeunesse, De voir notre saint père, au sortir de la messe, Avec le grand lama dansant en cotillon ; Bossuet le funèbre embrassant Fénelon ; Et, le verre à la main, Le Tellier et Noailles Chantant chez Maintenon des couplets dans Versailles. Je préférais Chaulieu, coulant en paix ses jours Entre le dieu des vers et celui des amours, A tous ces froids savants dont les vieilles querelles Traînaient si pesamment les dégoûts après elles,

« Des charmes de la paix mon cœur était frappé ; J'espérais en jouir: je me suis bien trompé. On cabale à la cour, à l'armée, au parterre; Dans Londres, dans Paris, les esprits sont en guerre ; Ils y seront toujours. La Discorde autrefois, Ayant brouillé les dieux, descendit chez les rois; Puis dans l'Église sainte établit son empire, Et retendit bientôt sur tout ce qui respire. Chacun vantait la Paix, que partout on chassa. On dit que seulement par grâce on lui laissa Deux asiles fort doux : c'est le lit et la table. Puisse-t-elle y fixer un règne un peu durable ! L'un d'eux me plaît encore. Allons, amis, buvons ; Cabalons pour Ghloris, et faisons des chansons. »

��contre lui; mais cette division entre des hommes qui devaient rester toujours unis, pour défendre la cause de la raison et de l'humanité, ne fut point durable. C'est à cette querelle passagère que M. de Voltaire fait allusion à la fin des Cabales. (K.) — Voltaire parle encore de Spinosa dans la note 3 de la page 170.

�� �