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D’une éternelle paix nous permet l’espérance.
D’abord, avec effroi, j’entendais ces discours;
Mais, par cent mille voix répétés tous les jours,
Ils réveillent enfin mon âme appesantie ;
Et j’ai de raisonner la plus terrible envie.

LE PÈRE NICODÈME.

Ah ! te voilà perdu. Jeannot n’est plus à moi.
Tous les cœurs sont gâtés... l’esprit bannit la foi!
L’esprit s’étend partout... divine bêtise!
Versez tous vos pavots; soutenez mon église.
A quel saint recourir dans cette extrémité ?
mon fils ! cher enfant de la Stupidité,
Quel ennemi t’arrache au doux sein de ta mère ?
On te l’a dit cent fois, malheur à qui s’éclaire !
Ne va point contrister les cœurs des gens de bien.
Courage, allons, rends-toi ; lis le Journal chrétien.
De Jean-George S crois-moi, lis le discours sublime :
C’est pour ton mal qui presse un excellent régime.
Tu peux guérir encore. Oui, Paris dans ses murs
Voit encor, grâce à Dieu, des esprits lourds, obscurs,
D’arguments rebattus déterminés copistes.
Tout farcis de lambeaux des premiers jansénistes.
Jette-toi dans leurs bras ; dévore leurs leçons :
Apprends d’eux à donner des mots pour des raisons.
Fais des phrases, Jeannot; ma douleur t’en conjure :
Par ce palliatif adoucis ta blessure.
Ne sois point philosophe.

JEANNOT.

Ah ! vous percez mon cœur.

ment crut devoir sévir contre ce joug nouveau qu’on voulait imposer aux citoyens. Malheureusement il se trompa sur les moyens: il ordonna d’administrer, au lieu d’ordonner simplement d’enterrer ceux que l’archevêque laisserait mourir sans sacrements. Au bout de six mois, le bon Christophe les aurait offerts à tout le monde. (K.)

1. Voyez la Lettre d’un quaker à Jean-George. Il y avait dans les premières éditions : Du fier prélat du Puy; mais Jean-George ayant quitté son église du Puy pour en épouser une plus riche, il a fallu changer ce vers.

L’évêque actuel du Puy est un homme de qualité, homme d’esprit, sans être bel esprit, et qui n’a rien de commun avec son prédécesseur. (K.) — Cette note est de 1785; alors l’évêque du Puy était Marie-Joseph Galard de Tcrraube, qui avait été sacré le 14 juillet 1774. Après avoir été plus de trente ans évoque du Puy, Jean-George Lefranc de Pompignan avait, en 1774, quitté ce siège pour l’archevêché de Vienne. (B.)