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LES CHEVAUX ET LES ANES

ou

ÉTRENNES AUX SOTS ^

(17G1 j

��A ces beaux jeux inventés dans la Grèce, Combats cVcsprit, ou de force, ou d'adresse. Jeux solennels, écoles des héros. Un gros Tbébain, qui se nommait Bathos, Assez connu par sa crasse ignorance. Par sa lésine, et son impertinence, D'ambition tout comme un autre épris. Voulut paraître, et prétendit au prix. C'était la course. Un beau cheval de Thrace, Aux crins flottants, à l'œil brillant d'audace. Vif et docile, et léger à la main. Vint présenter son dos à mon vilain. Il demandait des housses, des aigrettes. Un beau harnois, de l'or sur ses bossettes. Le bon Bathos quelque temps marchanda. Un certain âne alors se présenta. L "âne disait : « Mieux que lui je sais braire. Et vous verrez que je sais mieux courir; Pour des chardons je m'ofl"re à vous servir : Préférez-moi. » Mon Bathos le préfère. Sûr du triomphe, il sort de sa maison :

��i. De ce qu'il est parlé de ces Étrennes dans la lettre à M"'^ de Fontaine, du 1'^ février 1761, il ne faut pas conclure qu'elles sont du commencement de cette année. C'est une preuve seulement que la lettre, telle qu'elle est, n'est qu'un re- cueil de divers fragments. La date du l'"'" janvier 1762 est à l'édition originale; la lettre de Voltaire à Richelieu, du 27 janvier 1762, celle du même jour de d'Alembert à Voltaire, prouvent encore que cette satire est de 1702, ou de la fin de 17C1 ; car Beruis en parle dans sa lettre du 23 décembre 1761. (B.)

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