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DOCUMENTS BIOGRAPHIQUES.

De tout ce que dessus, après un examen exact, ledit sieur comparant a requis acte, à lui octroyé pour servir et valoir ce qu’il appartiendra.

Fait, lu et passé à Colmar, dans la maison du sieur Jean-Ulric Goll, où réside ledit sieur comparant.

Et a signé avec nousdits notaires la minute, restée vers Besson l’un d’iceux ; les renvois et ratures ci-dessus approuvés.

Callot et Besson[1].



XLV.


LETTRE DE M. DE MALESHERBES

à voltaire[2].

(Mars 1754.)

Vous savez mieux que moi, monsieur, qu’il n’y a point de ministère de la littérature. Monsieur le chancelier est chargé de la librairie, c’est-à-dire que c’est sur son attache que se donnent les priviléges ou permissions d’imprimer. Il m’a confié ce détail, non pour y décider arbitrairement, mais pour lui rendre compte de tous les ordres que je donnerais. Ce n’est ni une charge ni une commission, c’est une pure marque de confiance dont il n’existe ni provisions ni brevet, et que je tiens uniquement de sa volonté. Ainsi vous voyez combien on vous a mal informé en vous disant que ce n’était point monsieur le chancelier, mais moi, qui avais le ministère de la littérature. C’est aussi monsieur le chancelier qui est chargé de tout ce qui concerne les universités ; c’est lui qui nomme aux places d’imprimeur dans tout le royaume, et ce sont différents maîtres des requêtes qui sont chargés de lui rendre compte des affaires qui concernent ces deux objets. Vous savez aussi que les académies et la Bibliothèque du roi sont dans le département de M. d’Argenson, et les académies de province dans celui des autres secrétaires d’État. Je vous rappelle des choses que vous ne pouvez pas ignorer, mais qui doivent cependant vous faire connaître combien mon prétendu ministère de la littérature est borné. Ajoutez à cela que, par mon état, je ne suis point à portée d’approcher la personne du roi assez librement ni assez fréquemment pour lui parler de mon propre mouvement d’une affaire dont il

  1. Dans l’exemplaire que je possède du Procès-verbal imprimé en neuf pages sont, au bas de la page 9, six lignes que je crois fort être de la main de Colini, et que voici :

    « Le 27 dudit mois, par-devant les mêmes notaires, a été représenté et constaté le second volume dudit manuscrit, contenant cinq cent quatre-vingt-onze pages avec douze cahiers séparés, etc.

    « N. B. On s’est trompé dans quelques gazettes en mettant ce procès-verbal au 25 février ; il est du 22. » (B.)

  2. Publiée par M. F. Brunetière, dans la Revue des Deux Mondes du 1er février 1882 : « La Direction de la librairie sous M. de Malesherbes. »

    Cette lettre est la réponse de Malesherbes à la lettre de Voltaire qui est dans le tome XXXVIII, sous le n° 2702.