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Qui mette pour jamais nos droits en sûreté.
Madame, on vous y force, et tout vous autorise,
Et c’est le sentiment de la charmante Érise.

Érise.

Je me flatte toujours d’être de votre avis.

Damis.

Hélas ! de vos bienfaits mon cœur s’est tout promis.
Il faut que le vilain, qui tous nous inquiète,
En revenant demain trouve la noce faite.

Madame Duru.

Mais…

Le Marquis.

Mais…Les mais à présent deviennent superflus.
Résolvez-vous, madame, ou nous sommes perdus.

Madame Duru.

Le péril est pressant, et je fuis bonne mère ;
Mais à qui pourrons-nous recourir ?

Marthe.

Mais à qui pourrons-nous recourir ?Au Notaire,
À la noce, à l’hymen. Je prends sur moi le soin
D’amener à l’instant le notaire du coin,
D’ordonner le souper, de mander la musique :
S’il est quelque autre usage admis dans la pratique,
Je ne m’en mêle pas.

Damis.

Je ne m’en mêle pas.Elle a grande raison,
Et je veux que demain maître Isaac Gripon
Trouve en venant ici peu de choses à faire.

Érise.

J’admire vos conseils et celui de mon frère.

Madame Duru.

C’est votre avis à tous ?

Damis, Érise, le Marquis, ensemble.

C’est votre avis à tous ?Oui, ma mère.

Madame Duru.

C’est votre avis à tous ? Oui, ma mère.Fort bien.
Je peux vous affurer que c’est aussi le mien.


fin du premier acte.