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ZULIME.

Aux pleurs de Bénassar étaient prêts à se rendre.
Honteux de vous prêter un sacrilége appui.
Leurs fronts en rougissant se baissaient devant lui.
De ces murs odieux je garde le passage ;
Ce sentier détourné nous conduit au rivage.
Ramire impatient, de vous seule occupé,
De vos bontés rempli, de vos charmes frappé,
Et prêt pour son épouse à prodiguer sa Vie,
Dispose en ce moment votre heureuse sortie.

zulime.

Ramire, dites-vous ?

idamore.

Ardent, rempli d’espoir,
Il revient vous servir, surtout il veut vous voir.

zulime.

Ah ! je renais, Atide, et mon âme est en proie[1]
A tout Temportement de l’excés de ma joie.
Pardonne à des soupçons indignement conçus ;
Ils sont évanouis, ils ne renaîtront plus.
J’ai douté, j’en rougis ; je craignais, et l’on m’aime !
Ah, prince !…


Scène III

ZULIME, ATIDE, RAMIRE, IDAMORE.
idamore, à Ramiro.

J’ai parlé, seigneur, comme vous-même ;
J’ai peint de votre cœur les justes sentiments.
Zulime en est bien digne : achevez, il est temps.
Pressons l’heureux instant de notre délivrance ;
Rien ne nous retient plus : je cours, je vous devance.

(Il sort.)
ramire.

Nous voici parvenus à ce moment fatal

  1. Dans la Mort de César, acte II, scène ii :
                                    Alors tout est en proie
    Au fol enivrement d’une indiscrète joie.