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Pour voir au moins que la Gloire
N'est point faite pour eux.

(On entend un bruit de timbales et de trompettes.)

CHOEUR DES GUERRIERS, qu'on ne voit pas encore.
La guerre sanglante,
La mort, l'épouvante,
Signalent nos fureurs :
Livrons-nous un passage,
A travers le carnage,
Au faîte des grandeurs.

PETIT CHOEUR DE BERGERS
Quels sons affreux, quel bruit sauvage !
O Muses ! Protégez nos fortunés climats.

UN BERGER
O Gloire, dont le nom semble avoir tant d'appas,
Serait-ce là votre langage ?

BELUS paraît sous le berceau du milieu, entouré de ses guerriers ; il est sur un trône porté par huit rois enchaînés.

BELUS
Rois, qui portez mon trône, esclaves couronnés,
Que j'ai daigné choisir pour orner ma victoire,
Allez, allez m'ouvrir le temple de la Gloire ;
Préparez les honneurs qui me sont destinés.

(Il descend et continue.)

Je veux que votre orgueil seconde
Les soins de ma grandeur ;
La Gloire, en m'élevant au premier rang du monde.
Honore assez votre malheur.

(Sa suite sort.)

(On entend une musique douce.)

Mais quels accents pleins de mollesse
Offensent mon oreille et révoltent mon coeur ?

LIDIE
L'humanité, grands dieux ! est-elle une faiblesse ?
Parjure amant, cruel vainqueur,
Mes cris te poursuivront sans cesse.

BELUS
Vos plaintes et vos cris ne peuvent m'arrêter :
La Gloire loin de vous m'appelle ;