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Oui, vous l’épouserez.
Comptez sur mon appui.
Au vaillant Alamir, je dois ma délivrance ;
Il a tout fait pour moi.
Je vous unis à lui ;
Et vous ferez sa récompense.

SANCHETTE

Parlez donc à mon père.

CONSTANCE

Oui.

SANCHETTE

Parlez aujourd’hui,
Tout à l’heure.

CONSTANCE

Oui. quel trouble et quel effort extrême !

SANCHETTE

Quel excès de bonté ! je tombe à vos genoux,
Madame, et je ne fais qui j’aime,
Le plus sincèrement d’Alamir ou de vous.

(Elle fait quelques pas pour s’en aller.)

CONSTANCE

De mon fort ennemi la rigueur est confiante.

SANCHETTE

revenant.

C’est à condition que vous m’emmènerez.

CONSTANCE

C’en est trop.

SANCHETTE

De nous deux vous ferez si contente.

(à Léonor. )

Avertissez-moi, vous, lorsque vous partirez.

(En s’en allant.)

Que je suis une heureuse fille !
Qu’on va me respecter ce soir dans ma famille !


Scène IV

Constance, Léonor
CONSTANCE

Quels maux différents tous mes jours font livrés !
Léonor, connais — tu ma peine et mon outrage ?

LEONOR

Je supportais, Madame, avec tranquillité,