Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome04.djvu/328

Cette page n’a pas encore été corrigée

Mais serez-vous toujours inexorable ?

CONSTANCE

Alamir, je vous le promets.

LE DUC DE FOIX

On ne fuit point sa destinée :
Les Devins ont prédit à votre âme étonnée,
Qu’un jour votre ennemi ferait votre vainqueur.

CONSTANCE

Les Devins se trompaient, fiez— vous à mon cœur.

LE CHŒUR

chante.

On diffère vainement ;
Le sort nous entraîne
L’amour nous amène
Au fatal moment.

(Trompettes et timbales. )

CONSTANCE

Mais d’où partent ces cris, ces sons, ce bruit de guerre ?

HERNAND

arrivant avec précipitation.

On marche, et les Français précipitent leurs pas,
Ils n’attendent personne.

LE DUC DE FOIX

Et je vole avec eux.
Ils ne m’attendront pas ;

CONSTANCE

Les jeux et les combats
Tour à tour aujourd’hui partagent-ils la terre ?
Où fuyez — vous, où portez — vous vos pas ?

LE DUC DE FOIX

Je sers sous les Français, et mon devoir m’appelle ;
Ils combattent pour vous ; jugez s’il m’est permis
De rester un moment loin d’un peuple fidèle,
Qui vient vous délivrer de tous vos ennemis.

Il sort.

CONSTANCE

à Léonor.

Ah Léonor ! cachons un trouble si funeste.
La liberté des pleurs est tout ce qui me reste.

(Elles sortent. )

SANCHETTE

Sans ce brave Alamir que devenir hélas !

MORILLO

Que d’aventures, quel fracas !
Quels démons en un jour assemblent des Alcades,