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AVERTISSEMENT.

À M. LE MARQUIS

SCIPION MAFFEI[1]

auteur de la mérope italienne

et de beaucoup d’autres ouvrages célèbres.

Monsieur,

Ceux dont les Italiens modernes et les autres peuples ont presque tout appris, les Grecs et les Romains, adressaient leurs ouvrages, sans la vaine formule d’un compliment, à leurs amis et aux maîtres de l’art. C’est à ces titres que je vous dois l’hommage de la Mèrope française.

Les Italiens, qui ont été les restaurateurs de presque tous les beaux-arts, et les inventeurs de quelques-uns, furent les premiers qui, sous les yeux de Léon X, firent renaître la tragédie ; et vous êtes le premier, monsieur, qui, dans ce siècle où l’art des Sophocle commençait à être amolli par des intrigues d’amour souvent étrangères au sujet, ou avili par d’indignes bouffonneries

  1. Cette dédicace est dans les éditions de 1744. François-Scipion Mafféi, né à Vérone le 1er juin 1675, mort le 11 février 1755, composa sa Mérope à l’âge de trente-huit ans, en 1713. L’impression faite à Parme, 1765, in-8o est intitulée : Edizione quarantesima ottava, La pièce fut Jouée à Paris, sur le théâtre italien, le 21 mai 1717, devant un certain nombre de personnes qui avaient reçu des billets où étaient ces mots : Per che l’intende. On en donna ensuite des représentations pour le public. La traduction française, intitulée : Mérope tragédie par M. le marquis Scipion Maffei, traduite en français par M. d’Al…, Paris, 1718, in-12, est attribuée à Fréret, sous le nom de qui elle fut imprimée à Vérone, en 1745, à la suite d’une édition de la tragédie italienne. L. Riccoboni en donna une traduction dans son Nouveau Théâtre italien, 1716-1718, deux volumes in-12. Une nouvelle traduction parut en 1743, sous ce titre : Mérope tragédie de M. le marquis Maffei, nouvellement traduite par M. l’abbé D. B., in-8o. Ce traducteur nouveau s’appelait du Bourg. (B.)