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gore et Platon, totalement défigure’par leurs interprètes.

S— XII.

Boudhisme, ou système mystique. о Tels enfin ont été les réformateurs moralistes révérés depuis Mênou, sous les noms de Boudha, Gaspa, Chekia, Goutama, etc., qui, des principes de la métempsycose diversement modifiés, ont déduit des doctrines mystiques d’abord utiles en ce qu’elles inspiraient à leurs sectateurs l’Aorreur du meurtie, la compassion pour tout être sensible, la crainte des peines et Y espoir des récompenses destinées a la vertu et au vice, dans une autre vie, sous une forme nouvelle ; mais ensuite devenues pernicieuses par l’abus d’une métaphysique visionnaire, qui, prenant à tâche de contrarier l’ordre naturel, voulut que le monde palpable et matériel fût une illusion fantastique ; que l’existence de l’homme fût un rêve dont la mort était le vrai réveil ; que son corps fût une prison impure dont il devait se hâter de sortir, ou une enveloppe grossière que, pour la rendre perméable à la lumière interne, il devait atténuer, diaphaniser par le jeûne, les macérations, les contemplations, et par une foule de pratiques anachorétiques si étranges que le vulgaire étonné ne put s’expliquer le caractère de leurs auteurs qu’en les considérant comme des êtres surnaturels, avec cette difficulté de savoir s’ils furent