Page:Volney - Les Ruines, 1826.djvu/161

Cette page n’a pas encore été corrigée

emphase la profession de foi : louange à Dieu, dit-il d’une voix grave et imposante ! " la lumière brille avec évidence, et la vérité n’a pas besoin d’examen " : et montrant le


qôran ; voilà la lumière et la vérité dans leur propre essence. il n’y a point doute en ce livre ; il conduit droit celui qui marche aveuglément, qui reçoit sans discussion la parole divine descendue sur le prophète pour sauver le simple et confondre le savant. Dieu a établi Mahomet son ministre sur la terre ; il lui a livré le monde pour soumettre par le sabre celui qui refuse de croire à sa loi : les infidèles disputent et ne veulent pas croire ; leur endurcissement vient de Dieu ; il a scellé leur cœur pour les livrer à d’affreux châtimens… à ces mots un violent murmure élevé de toutes parts, interrompit l’orateur. " quel est cet homme, s’écrièrent tous les groupes, qui nous outrage ainsi gratuitement ? De quel droit prétend-il nous imposer sa croyance comme un vainqueur et comme un tyran ? Dieu ne nous a-t-il pas donné comme à lui des yeux, un esprit, une intelligence ? Et n’avons-nous pas


droit d’en user également, pour savoir ce que nous devons rejeter ou croire ? S’il a le droit de nous attaquer, n’avons-nous pas celui de nous défendre ? S’il lui a plu de croire sans examen, ne sommes-nous pas maîtres de croire avec