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CHAPITRE XXII.

« Elles portaient : « Que, dans son enfance, ce réparateur de nature divine ou céleste vivrait abaissé, humble, obscur, indigent. »

« Et cela, parce que le soleil d’hiver est abaissé sous l’horizon, et que cette période première de ses quatre âges ou saisons, est un temps d’obscurité, de disette, de jeûne, de privations.

« Elles portaient : « Que, mis à mort par des méchants, il était ressuscité glorieusement ; qu’il était remonté des enfers aux cieux, où il régnerait éternellement. »

« Et par-là elles retraçaient la vie du soleil, qui, terminant sa carrière au solstice d’hiver, lorsque dominaient Typhon et les anges rebelles, semblait être mis à mort par eux ; mais qui, bientôt après, renaissait, résurgeait dans la voûte des cieux, où il est encore.

« Enfin ces traditions, citant jusqu’à ses noms astrologiques et mystérieux, disaient qu’il s’appelait tantôt Chris, c’est-à-dire le conservateur ; et voilà ce dont vous, Indiens, avez fait votre dieu Chrisen ou Chris-na ; et vous, chrétiens, Grecs et Occidentaux, votre Cris-tos, fils de Marie ; et tantôt, qu’il s’appelait Yès, par la réunion de trois lettres, lesquelles, en valeur numérale, formaient le nombre 608, l’une des périodes solaires : et voilà, ô Européens ! le nom qui, avec la finale latine, est devenu votre Iês-us ou Jésus, nom ancien et cabalistique attribué au jeune Bacchus,