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CHAPITRE XXII.

blait avertir le laboureur de se garder de la surprise des eaux, il compara cette action à celle de l’animal qui, par son aboiement, avertit d’un danger, et il appela cet astre le chien, l’aboyeur (Sirius) ; de même, il nomma astres du crabe ceux où le soleil, parvenu à la borne du tropique, revenait sur ses pas, en marchant à reculons et de côté, comme le crabe ou cancer ; astres du bouc sauvage, ceux où, parvenu au point le plus culminant du ciel, au faîte du gnomon horaire, le soleil imitait l’action de l’animal qui se plaît à grimper aux faîtes des rochers ; astres de la balance, ceux où les jours et les nuits égaux semblaient en équilibre comme cet instrument ; astres du scorpion, ceux où certains vents réguliers apportaient une vapeur brûlante comme le venin du scorpion. Ainsi encore, il appela anneaux et serpents la trace figurée des orbites des astres et des planètes ; et tel fut le moyen général d’appellation de toutes les étoiles, et même des planètes prises par groupes ou par individus, selon leurs rapports aux opérations champêtres et terrestres, et selon les analogies que chaque nation y trouva avec les travaux agricoles et avec les objets de son climat et de son sol.

« De ce procédé il résulta que des êtres abjects et terrestres entrèrent en association avec les êtres supérieurs et puissants des cieux ; et cette association se resserra chaque jour par la constitution