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CHAPITRE XXII.

et des symboles figurés ; et ce culte fut encore l’effet des connaissances de l’homme en physique, et dériva immédiatement des causes premières de l’état social, c’est-à-dire des besoins et des arts de premier degré qui entrèrent comme éléments dans la formation de la société.

« En effet, alors que les hommes commencèrent de se réunir en société, ce fut pour eux une nécessité d’étendre leurs moyens de subsistance, et par conséquent de s’adonner à l’agriculture : or, l’agriculture, pour être exercée, exigea l’observation et la connaissance des cieux. Il fallut connaître le retour périodique des mêmes opérations de la nature, des mêmes phénomènes de la voûte des cieux ; en un mot, il fallut régler la durée, la succession des saisons et des mois de l’année. Ce fut donc un besoin de connaître d’abord la marche du soleil, qui, dans sa révolution zodiacale, se montrait le premier et suprême agent de toute création ; puis de la lune, qui, par ses phases et ses retours, réglait et distribuait le temps ; enfin des étoiles et même des planètes, qui, par leurs apparitions et disparitions sur l’horizon et l’hémisphère nocturnes, formaient de moindres divisions ; enfin il fallut dresser un système entier d’astronomie, un calendrier ; et de ce travail résulta bientôt et spontanément une manière nouvelle d’envisager les puissances dominatrices et gouvernantes. Ayant observé que les productions ter-