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CHAPITRE XXI.

« Toutes ces opinions théologiques, a-t-il dit, ne sont que des chimères ; tous ces récits de la nature des dieux, de leurs actions, de leur vie, ne sont que des allégories, des emblèmes mythologiques, sous lesquels sont enveloppées des idées ingénieuses de morale, et la connaissance des opérations de la nature dans le jeu des éléments et la marche des astres.

« La vérité est que tout se réduit au néant ; que tout est illusion, apparence, songe ; que la métempsycose morale n’est que le sens figuré de la métempsycose physique, de ce mouvement successif par lequel les éléments d’un même corps qui ne périssent point, passent, quand il se dissout, dans d’autres milieux et forment d’autres combinaisons. L’ame n’est que le principe vital qui résulte des propriétés de la matière et du jeu des éléments dans les corps où ils créent un mouvement spontané. Supposer que ce produit du jeu des organes, né avec eux, développé avec eux, endormi avec eux, subsiste quand ils ne sont plus, c’est un roman peut-être agréable, mais réellement chimérique de l’imagination abusée. Dieu lui-même n’est autre chose que le principe moteur, que la force occulte répandue dans les êtres ; que la somme de leurs lois et de leurs propriétés ; que le principe animant, en un mot, l’ame de l’univers ; laquelle, à raison de l’infinie variété de ses rapports et de ses opérations, considérée tantôt comme simple