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interdite par le feu des positions turques. Quand il se vit investi, le commandant ordonna de remplir tous les tonneaux, vases et marmites que nous possédions : pour 1,500 hommes, c’était de quoi vivre quatre à cinq jours.

Le 8, nous repoussâmes un premier assaut qui nous coûta pas mal de monde. Les alertes se succédèrent sans interruption les jours suivants ; notre faible effectif, obligé de fournir des postes nuit et jour, fut bientôt sur les dents ; mais nos pertes les plus sensibles étaient celles qu’on faisait chaque nuit, en allant à la maraude pour découvrir des vivres dans les décombres du village et puiser de l’eau au ruisseau de la vallée. Tous les soirs, une colonne de volontaires partait pour ces périlleuses expéditions ; les Turcs, avertis de nos habitudes, balayaient les abords de la place ; la colonne