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un étang, qu’on appelle Khoutres en Petite Russie, – je fus tiré de ma lecture par la voix de mon ami Stépane Ivanovitch, le maître de poste, qui m’engageait à prendre un verre de thé dans sa maison. Deux heures après, ma britchka entrait dans l’allée de tilleuls de Bukova, et les ombres de la nuit qui tombaient de mes vieux arbres m’arrêtaient au début de l’expédition de Rhamsès en Nubie. Quelques instants plus tard, je la continuais dans un rêve tourmenté par les cahots fantastiques d’un char de guerre, roulant sur les sables libyques.

Le lendemain, dès l’aube, je fus rappelé aux réalités de cette terre par l’intendant, qui venait me prendre dans son drochki pour visiter une ferme éloignée. Nos automnes d’Ukraine ont de bonne heure des matinées plus froides que des midis d’hiver : sur les champs transis rampait lourdement une brume