Page:Vladimir Lénine - Le Socialisme et la Guerre (L’attitude du P.O.S.D.R. vis-à-vis de la guerre).pdf/41

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nuisible que les Sudekum et les Heine qui posent la question de front et obligent les ouvriers à voir clair.

La fronde contre les « instances », que Kautsky et Haase se permettent depuis quelque temps, ne doit induire personne en erreur. Les divergences entre eux et les Scheidemann ne sont pas des divergences de principe. Les uns estiment que Hindenburg et Mackensen ont déjà vaincu, et que l’on peut à présent se payer le luxe de protester contre les annexions. D’autres estiment que Hindenburg et Mackensen n’ont pas encore vaincu, et que, par suite, il faut « tenir jusqu’au bout ».

Le kautskisme ne mène contre les « instances » qu’une lutte apparente, précisément pour estomper après la guerre, devant les ouvriers, le débat de principe et escamoter la chose par la 1001e résolution boursouflée dans un esprit gauchiste indéterminé, où les diplomates de la IIe Internationale sont passés maîtres.

On conçoit fort bien que dans sa lutte difficile contre les « instances », l’opposition allemande doive utiliser aussi cette fronde sans principe du kautskisme. La pierre de touche pour tout internationaliste doit demeurer l’attitude négative à l’égard du néo-kautskisme. Celui-là seul est un véritable internationaliste, qui combat le kautskisme, qui comprend que le « centre », même après le prétendu tournant de ses chefs, reste au point de vue principe l’allié des chauvins et des opportunistes.

Notre attitude envers les éléments hésitants au sein de l’Internationale, en général, a une importance considérable. Ces éléments — des socialistes de nuance pacifiste surtout — existent dans les pays neutres comme aussi dans certains pays belligérants (en Angleterre, par exemple, le Parti ouvrier indépendant24). Ces éléments peuvent être nos compagnons de route. Un rapprochement avec eux contre les social-chauvins est indispensable. Mais il ne faut pas oublier que ce sont seulement des compagnons de route ; que pour le principal et l’essentiel, lors du rétablissement de l’Internationale, ces éléments ne seront pas pour nous, mais