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UNE FEMME M’APPARUT…

turne qu’on tolère et qui impatiente, me donnait une impression de bien-être.

Paris ! Ce nom de ville aimée et désirée ne rendait la vie qu’à des apparitions peu gracieuses : le fantôme de l’ineffable Pétrus, si attendrissant de fatuité grasse, et les spectres des innombrables admirateurs et courtisans de Vally, que je haïssais en bloc.

Pendant mon absence, je n’avais pas écrit à Ione. Mon découragement amoureux était si profond que je n’aurais pu tracer une ligne sans avouer tacitement mes préoccupations amères. Car l’indifférence ennuyée de Vally s’accentuait avec le temps, et je commençais à désespérer. Je m’étais si vainement acharnée à une tâche impossible !

Lorsque nous fûmes de retour, j’allai voir la pâle amie de mon passé sans rêves. Je la trouvai, comme toujours, effroyablement méditative. Son front démesuré mettait une grande lueur blanche dans la chambre crépusculaire.

Longtemps, elle me baigna de ses yeux inou-