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VÊTUE


J’ose te l’avouer, en un soir hasardeux
Où l’on s’exprime enfin… Nous t’aimons toutes deux.

D’avoir été si près de ta douceur suprême,
Ta robe est ma rivale, et cependant je l’aime…

II


Tu n’aimes déjà plus ta robe de jadis,
Soyeuse et longue ainsi qu’un irréel iris.

Mais moi je l’aime et je la veux et je la garde,
Pour moi, le passé reste et l’autrefois s’attarde.

J’adore ces chers plis du voile transparent
Qui n’enveloppe plus ton corps indifférent.

Garde-moi, parfumée ainsi qu’une momie,
Ta robe des beaux jours passés, ô mon amie !