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LES KITHARÈDES

Kallô, ayant dessiné une image sur cette planche, l’a offerte à la demeure de la blonde Aphrodita, que cette image représente. Combien elle est doucement figurée ! Vois comme y fleurit la grâce ! Réjouis-toi : car elle n’a aucun reproche dans sa vie.


La Déesse a jailli des mains de la mortelle,
Ressuscitant son rire immortellement clair,
Plus blanche que l’écume et les embruns, et telle
Que la virent jadis le soleil et la mer…
La Déesse a jailli des mains de la mortelle.

Car ainsi la voulut et la rêva Kallô,
Qui jadis vit monter jusqu’à son apogée
Hespéros, et plus tard, dans un tremblant halo,
Le char de Sélanna descendre vers l’Égée ;
La Déesse a fleuri le songe de Kallô.

Les patientes mains qui pétrirent l’argile
Achevèrent enfin leur labeur triomphal.
Tu t’échappas, Kupris, dont l’haleine distille
L’ambre artificiel et le miel végétal,
Des patientes mains qui pétrirent l’argile.