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LA VÉNUS DES AVEUGLES

L’encens apaise encor leurs plis religieux ;
Elles aiment les Purs et les Silencieux.

Évoque, Océanide aux changeantes prunelles,
Le vert glauque où frémit l’écume des dentelles.

Jadis la gravité du velours se plia
Sur tes seins de pavot et de magnolia.

Le satin froid, où la ligne se dissimule,
Gris comme l’olivier fleuri de crépuscule,

Et la moire, pareille au sommeil de l’étang,
Où stagnent les lys verts et les reflets de sang,

Le givre et le brouillard des pâles broderies,
Où les tisseuses ont tramé leurs rêveries,

Parèrent savamment ta savante impudeur
Et ton corps où le rut a laissé sa tiédeur.