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mêmes degrés. C’est ainsi que nous frappent les sensations. À l’exception de Purusha, tous ces éléments sont d’ordre matériel, mais l’intelligence est d’une matière bien plus subtile que les instruments extérieurs. La matière dont l’intelligence est faite devient plus grossière et se transforme en ce qu’on appelle Tanmâtras. Devenue plus grossière encore, elle constitue les éléments extérieurs. Telle est la psychologie de Sânkhya. De sorte qu’entre l’intelligence et la matière extérieure plus grossière, il n’existe qu’une différence de degré. La Purusha seule est immatérielle. L’intelligence est comme un instrument de l’âme qui lui permet de percevoir les objets extérieurs. Cette intelligence change et vacille constamment ; elle peut s’attacher à plusieurs organes, à un seul, ou ne s’attacher à aucun. Si, par exemple, j’écoute très attentivement la pendule, peut-être ne verrais-je rien autour de moi, bien que mes yeux soient grands ouverts ; ce qui prouve que l’intelligence n’était pas en rapport avec le sens de la vue, encore qu’elle le fût avec l’ouïe. De même l’intelligence peut simultanément être en rapport avec tous les organes. Elle a le pouvoir réfléchi de scruter ses propres profondeurs. C’est ce pouvoir que le Yogi se propose d’atteindre. Il concentre sa pensée, il la replie sur lui-même, et