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rieure nous devenons maîtres de toutes choses ; d’autres que cette maîtrise parfaite est l’apanage de ceux qui dominent la nature extérieure. Poussées à l’extrême ces deux affirmations sont vraies ; il n’existe en effet rien d’extérieur ou d’intérieur. La limite qu’impliquent ces termes est fictive ; elle n’a jamais existé. Ceux qui soutiennent respectivement ces deux systèmes sont destinés à se rencontrer le jour où chacun d’eux aura atteint l’extrême limite de son savoir. De même que le médecin qui va jusqu’aux limites de la science et la voit cesser d’être science pour devenir métaphysique, de même le métaphysicien s’apercevra que les termes : esprit et matière ne marquent que des distinctions purement apparentes et qui devront disparaître pour toujours.

La fin et le but de toute science est de trouver une unité, ce un d’où naissent tant de choses diverses, ce un qui est multiple. Le Râja Yoga propose que l’on prenne comme point de départ le monde intérieur, qu’on l’étudie, et que l’on arrive, par cette étude, à dominer à la fois le monde extérieur et le monde intérieur. La tentative est très ancienne. L’Inde en a été le théâtre principal, mais on l’a vu essayer chez d’autres peuples. En Occident, on traite ce système de mystique. On brûla ou on tua comme sorciers ceux qui voulu-