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pare de la pensée et la convainc de sa grande importance. Combien il est ardu de se rendre maître d’une pensée pareille !

La première leçon consiste à s’asseoir pendant quelque temps et à laisser courir la pensée. Elle bouillonne sans cesse et ressemble à notre singe qui se trémousse. Laissez sauter le singe tant qu’il le pourra ; attendez simplement et observez. Savoir, c’est pouvoir, dit le proverbe ; ce proverbe dit vrai. Tant que vous ignorez le travail de la pensée, vous ne pouvez pas la dominer. Rendez-lui complètement la main ; il se peut qu’elle accueille les plus laides idées et vous serez surpris d’avoir pu concevoir de semblables vilenies ; mais vous vous rendez compte que, chaque jour, les divagations diminuent de nombre et de violence, que la pensée s’apaise chaque jour. Pendant les premiers mois, vous constaterez en vous un millier de pensées ; plus tard vous n’en trouverez plus que sept cents, et quelques mois après le nombre en diminuera encore jusqu’à ce que le mental soit parfaitement dominé. Pour en arriver là il faut s’exercer journellement. Dès qu’on a ouvert l’admission de la vapeur, une machine se met en marche ; de même nous sommes tenus de percevoir les objets qui sont à notre portée ; aussi, pour prouver qu’il n’est pas une machine,