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dividu ou pour la race demeurer dans l’erreur, qu’être ainsi apparemment amélioré par telle domination morbide étrangère ; le cœur souffre à la pensée de tout le mal que, dans leur irresponsabilité, font à l’humanité de semblables fanatiques religieux, tout animés qu’ils soient des meilleures intentions. Ils ne se doutent pas que les intelligences qui, sous l’empire de leurs suggestions accompagnées de musiques et de prières, ressentent soudainement l’élan religieux, se condamnent tout simplement à l’esclavage, à la maladie, à l’impuissance, et s’ouvrent à toutes les suggestions possibles, fût-ce aux plus mauvaises. Ces pauvres êtres ignorants et trompés ne se doutent guère que, tandis qu’ils se félicitent de leur aptitude à transformer les cœurs humains (pouvoir qu’ils pensent tenir de quelque Être céleste), ils sont en train de semer la déchéance prochaine, le crime, la folie et la mort. Tenez-vous donc en garde contre tout ce qui supprime votre liberté. Sachez que c’est là un danger qui vous menace et faites tout au monde pour vous en garder. Celui qui a réussi à diriger sa pensée au gré de sa volonté, soit qu’il la mette en rapport avec les centres, soit qu’il l’en détache, a atteint au Pratyâhâra dont le sens est : « qui rassemble vers » ; il est