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affirme que, chez l’homme ordinaire, le Sushumnâ est bouché, que l’action n’y est pas certaine, tandis qu’elle est évidente dans les deux autres canaux distributeurs de force aux différentes parties du corps.

Chez le Yogî seul, le Sushumnâ est ouvert. Lorsqu’il s’ouvre et que la pensée commence à s’élever en lui, nous passons à un état qui est au delà des sens ; nos intelligences deviennent supra-sensorielles, supra-conscientes, nous gagnons des hauteurs qui dominent l’intelligence et auxquelles le raisonnement ne peut atteindre. Le but principal du Yogî est d’ouvrir ce Sushumnâ, le long duquel, selon lui, sont rangés les centres de distribution, que, dans un langage plus imagé, les Yogîs nomment les lotus. Le plus bas est placé à l’extrémité inférieure de la colonne vertébrale et se nomme Mûlâdhâra ; le suivant s’appelle Svâdishtâna, l’autre Manipûra, l’autre encore Anâhata celui d’après Vishuddha, puis Ajna et le dernier enfin, qui est dans le cerveau, porte le nom de Sahasrâra, signifiant « qui a mille pétales ». Nous n’avons besoin en ce moment de nous occuper que de deux de ces centres, du plus bas ou Mûlâdhâra, et du plus élevé ou Sahasrâra. C’est dans le centre inférieur que s’emmagasine toute énergie et c’est de là qu’elle