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discours qu’il prononça à cette époque[1] lui confirmèrent la double réputation d’écrire également bien en vers et en prose. Mais en ajoutant sans cesse à ses titres littéraires, il acquérait aussi de jour en jour de nouveaux droits à l’estime publique et à la confiance de ses chefs, par la probité laborieuse avec laquelle il s’acquittait de ses devoirs. Aussi le directeur général de l’Instruction publique, M. Fourcroy, ne crut-il pas pouvoir confier à de meilleures mains la place importante de Censeur des Études dans ce même lycée ; mais il ne voulut pas que l’enseignement y perdît un de ses maîtres les plus habiles, et le nouveau Censeur continua de professer la Rhétorique.

Il s’acquittait depuis plusieurs années de ce double emploi avec un égal succès, lorsqu’une ère nouvelle commença en France pour l’instruction publique. Un décret venait d’organiser l’Université impériale ; et ce même décret plaçait à la tête de la nouvelle Université un écrivain célèbre, M. de Fontanes, dont M. De Guerle s honorait depuis long-temps d être l’ami. Mais jamais il ne songea à se prévaloir

  1. L’un, au Concours général, sur l’Étude ; l’autre, à la distribution des prix du Collège, sur l’Imitation. Dans ces deux discours, ainsi que dans celui sur la Grammaire générale, il eut l’art de s’éloigner des sentiers battus par ses devanciers. Une foule d’idées tour à tour neuves, profondes et ingénieuses, une force de style et une élégance soutenue, en font des productions très-remarquables, et dignes de figurer dans le recueil de ses Œuvres.