Page:Viollis - Le secret de la reine Christine, 1944.djvu/17

Cette page a été validée par deux contributeurs.
13
LE SECRET DE LA REINE CHRISTINE

— Comment donc ! digne maître, mais avec transport ! Ce ne sera pas pour longtemps d’ailleurs, car, la reine Christine ayant décidé de quitter la Suède, nous comptons repartir dès demain à l’aube. En attendant, nous sommes vos humbles serviteurs, moi, le marquis Monaldeschi, et mon ami le comte Sentinelli, tous deux gentilshommes romains, qui cherchons fortune par le monde…

— À tout à l’heure donc, Messeigneurs, après la séance du matin, au château, et avant la cérémonie d’abdication ; je vous ferai goûter un de ces jambons d’ours !…

Et avec autant d’agilité que le lui permettait son aimable embonpoint, Maître Goefle courut rejoindre ses pairs qui se pressaient à la large porte arrondie du château.

Quelques minutes plus tard, la grande place était vide.

— Qu’en dis-tu, comte ? fit le marquis. L’offre de cet estimable bourgeois n’est-elle pas d’un heureux augure pour les chevaliers sans sou ni maille que nous sommes ?

« Qui sait si nous ne trouverons pas ici, avec un bon repas, le germe d’une fortune qui jusqu’à présent nous a obstinément fuis ? Un plan s’esquisse tout juste dans ma fertile cervelle… Nom de tous les diables, vive le digne orfèvre et l’hospitalité suédoise ! »