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XX


— Eh bien, Sentinelli, quelles nouvelles ? demanda fiévreusement Christine.

Le comte qui lui servait de secrétaire venait d’entrer, apportant le courrier.

La reine était depuis quelques jours au palais de Fontainebleau que Mazarin lui avait assigné comme résidence, préférant ne pas la voir à Paris.

Assise sur un fauteuil armorié en face de la fenêtre, elle contemplait la forêt que flagellait la pluie de novembre.

C’est l’ambition qui l’avait ramenée en France. Depuis qu’elle avait rompu avec l’Espagne dont l’ambassadeur à Rome, della Cueva, l’avait calomniée, elle rêvait d’enlever Naples, à cette puissance et d’en devenir la reine. Après le pays des neiges, le pays du soleil.

De son côté, Mazarin désirait arracher plusieurs États d’Italie au joug espagnol et son intérêt se concentrait sur Naples. Quant au peuple et à l’aristocratie de cette ville, ils brûlaient également de secouer ce joug.

Le Cardinal consentirait-il à prêter une armée française pour assurer cette conquête ? Voilà ce que Christine était venue lui demander.

Elle attendait également le marquis Monaldeschi à qui elle avait confié, un mois plus tôt, la mission de négocier secrètement avec la noblesse napolitaine son soulèvement contre l’Espagne.