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LA CITÉ DE CARCASSONNE

en faisant un lacet, conduit à une première porte, simple barrière, puis à une seconde porte défendue par un crénelage et commandée par un gros ouvrage en forme de traverse, terminé, à la hauteur des chemins de ronde de l’enceinte intérieure, par une plate-forme et des merlons. À sa base, cette traverse est percée d’une porte qui donne entrée dans les Lices du sud-ouest (voir Porte du Sénéchal, p. 79).

Il faut gravir, en dedans de l’enceinte extérieure, une rampe assez roide (voir Avant-Porte de l’Aude, p. 47). Cette rampe est battue par l’ouvrage qui masque la Porte de l’Aude, percée dans le mur de l’enceinte intérieure.

Cette rampe est dominée par la Tour de la Justice, no 37, et par une Tour Visigothe, no 38. On arrive ainsi à un lacet qui oblige l’arrivant à se détourner brusquement pour atteindre la Porte de l’Aude. Bien qu’il n’y ait, devant cette porte, ni fossé ni ponts à bascule, il n’était point facile d’y arriver malgré les gens du dedans de la ville, car l’espace compris entre les deux enceintes forme une véritable place d’armes, un grand châtelet, commandé de tous côtés par des ouvrages formidables. De plus, les Lices, à droite et à gauche, étaient fermées par des portes. On observera que la porte supérieure est percée dans un angle rentrant, ce qui a permis de la flanquer très puissamment, et que son masque forme en avant un petit châtelet que l’on pouvait fermer complètement en temps de guerre, et qui, en temps de paix, était précédé