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LA CITÉ DE CARCASSONNE

Place imprenable. — On ne doit pas être surpris si, dans ces temps éloignés de nous, certains sièges se prolongeaient indéfiniment. La Cité de Carcassonne était, à la fin du xiiie siècle, avec sa double enceinte et les dispositions ingénieuses de la défense, une place imprenable qu’on ne pouvait réduire que par la famine, et encore eût-il fallu, pour la bloquer, une armée nombreuse, car il était aisé à la garnison de garder les bords de l’Aude, au moyen de la grande Barbacane (no 8 du plan, page 116) qui permettait de faire des sorties avec des forces imposantes et de culbuter les assiégeants dans le fleuve.

Les remparts et les tours présentent surtout un aspect formidable sur les points de l’enceinte où les approches sont relativement faciles, où des escarpements naturels ne viennent pas opposer un obstacle puissant à l’assaillant. Du côté du nord-est, de l’est et du sud, là où le plateau qui sert d’assiette à la Cité est à peu près de plain-pied avec la campagne, de larges « fossés » protègent la première enceinte.

Palissades. — Il est vraisemblable que les extrémités de ces fossés, ainsi que les avancées des portes, étaient défendues par des « palissades » extérieures, suivant les habitudes de l’époque. Ces palissades étaient munies de barrières ouvrantes.


IV. — EFFECTIF DE LA GARNISON

Nous avons fait le calcul du nombre d’hommes strictement nécessaire pour défendre la Cité de Carcassonne.

L’enceinte extérieure de la Cité de Carcassonne possède 14 tours ; en les supposant gardées chacune par 20 hommes, cela fait
280 hommes