Page:Viollet-le-Duc - La Cité de Carcassonne, 1890.djvu/112

Cette page a été validée par deux contributeurs.
92
LA CITÉ DE CARCASSONNE

devait se tenir le Capitaine de la tour au moment de l’attaque. Nos vaisseaux de guerre, avec leurs écoutilles, leurs porte-voix et leurs batteries basses, peuvent donner une idée des moyens de transmission du commandement alors en usage dans les ouvrages de fortification[1].

Couronnement des Murailles. — Hourds saillants. — Tous les couronnements des murailles et des tours du Château élevé vers le commencement du xiie siècle étaient défendus en temps de guerre par des hourds très saillants, car on remarquera que les trous par lesquels passaient les pièces de bois en bascule portant ces hourds, sont doubles, percés à 0 m, 60 environ l’un au-dessus de l’autre, afin de soulager la portée des pièces supérieures recevant le plancher par des corbelets et des liens de charpente. La pose de ces hourds devait être moins expéditive que celle des hourds du xiiie siècle portés par de fortes solives en bascule. Toutefois elle pouvait se faire sans trop de difficulté en supposant les liens assemblés par embrèvement, sans tenons ni mortaises, ce qui, du reste, eût été inutile, puisque les pièces de bois traversant les murs étaient parfaitement fixes et ne pouvaient dévier ni à droite ni à gauche. Un charpentier (fig. 13, p. 95), à cheval

  1. Dans la figure 12, la coupe transversale est tracée en A. En I est l’extrémité du pont fixe ; en B, le fossé couvert par un pont volant ; en C, la première herse avec son treuil en E ; en D, la deuxième herse avec son treuil en F ; en G, les trous des hourds. En H est tracée la coupe longitudinale sur le passage et les salles voûtées.