Page:Viollet-le-Duc - Dictionnaire raisonné du mobilier français de l'époque carlovingienne à la Renaissance (1873-1874), tome 5.djvu/87

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
[ ARMURE ]
— 75 —

est d’abord cousu sur le fond, puis par-dessus des torsades de cuir entourant des lanières ou des cordelettes de chanvre (voy. le détail A fig. 5 bis). Une aumusse de peau avec petit camail protège la tête et le cou. Des chausses justes couvrent les jambes, et les pieds sont chaussés de souliers. Des hommes d’armes, sur ce même bas-relief, portent des boucliers circulaires avec orle et disque central de métal. Ces boucliers n'ont guère que 0m,60 de diamètre. Les épées sont courtes, larges au talon, avec garde sans quittons.

Un manuscrit de 1125 environ, écrit en France et faisant partie aujourd’hui de la bibliothèque Cottonienne[1], présente un guerrier vêtu d’une cotte d’armes fendue à la jupe latéralement et couverte de rivets de métal en manière de petits besants rapprochés. Le fourreau de l’épée, placée sur la hanche droite, passe à travers cette cotte ou broigne (fig. 6). Le casque est conique, légèrement recourbé* par devant au sommet ; il porte un nasal fixe. Sous la broigne est une longue tunique d’étoffe souple. L’homme d’armes est chaussé de brodequins par-dessus des chausses justes.

Au milieu du xiie siècle, l’adoubement de l’homme d’armes avait subi quelques modifications. La tunique de dessous ne descendait qu’au-dessous des genoux. La broigne n’était pas fendue latéralement, étant assez courte de jupe ; ses manches étaient plus amples. Elle était garnie encore de plaques rivées ou d’écaillés, d’anneaux, de rivets ou même de chaînettes jointives[2].

Le casque est encore conique, composé de plaques de fer rivées,

  1. Brit. Muséum, Nero, c. iv, fol. 13.
  2. Voyez Broigne. Lorsque cette colle d’armes est revêtue de maillons de fer, elle prend le nom de broigne tresne.