À la bataille d’Hastings, les archers normands, à pied, engagent l’action. Leurs arcs n’ont pas plus de 1m,50 de longueur ; à leur ceinture ou à leur cou est attaché le carquois. L’un d’eux, le capitaine probablement, est vêtu de la cotte d’écaillés de fer et du casque conique ; il tient dans sa main gauche, qui empoigne le bois de l’arc, un paquet de flèches; les autres sont vêtus à la légère, de braies et de justaucorps d’étoffe. Outre le carquois, l’archer portait un étui dans lequel l’arc était enfermé, et qui contenait des cordes de rechange à l’abri de la pluie. Le carquois avait nom couire, et l’étui de l’arc, archais :
« Couire emplir, arc encorder.
« Cuir ot ceintz et archais. »
Lorsque les Normands débarquent en Angleterre,
« Li archiers sunt primiers iessus,
« El terrain sunt primiers venuz ;
« Dune a chescun son arc tendu,
« Couire et archaiz el lez pendu.
« Tuit fureut rez (rasés) e tuit tondu,
« De cors dras (d’habits courts) furent tuit vestu ;
« Prez d’assaillir, prez de férir,
« Prez de torner, prez de gaudir :
« Tuit esteint bien rebrachiez,
« E de combatre encoragiez[1] »
Au commencement de la bataille d’Hastings, disons-nous :
Les archers, en bataille rangée, en face d’ennemis bien couverts, ne tiraient pas de but en blanc ; ils n’auraient pu blesser des gens bien armés et presque entièrement cachés par leurs longs écus[4]. Ils