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[ ARBALÈTE ]
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exécution parfaite[1]. En A, la boîte est présentée renversée et le crochet dans sa position normale. Pour que ce crochet se maintienne vertical, une patte b appuie sur le petit treuil lorsque l’agrafe a est passée dans la ceinture. Cette figure montre le soin apporté dans l’exécution de ces objets usuels de l’armement des arbalétriers. L’arbalète portait elle-même souvent un crochet qui permettait de la suspendre derrière la ceinture. L’exemple figure 6

  1. Quelques auteurs donnent le nom de cranequin à ce mécanisme. M. le colonel Penguilly L’Haridon, dans son excellent catalogue du musée d’artillerie de Paris, n’admet pas cette dénomination, et pense que le cranequin n’est autre chose que le pied-de-biche. Il donne pour raison qu’on appelait cranequiniers les arbalétriers à cheval, et qu’il était impossible à un cavalier de bander une arbalète à tour. Cependant du Cange cite, a l’article Crenkmarii, ce passage datant de l’année 1422 : « Icellui Bauduin prist une arbalestre, nommée crennequin, qui est dire arbalète à pié. » Or l’arbalète à pied est bien l’arbalète à étrier dont l’arc est bandé, non par le pied-de-biche, mais par la moufle. On peut donc admettre qu’au commencement du xve siècle, le cranequin était la moufle, dont nous montrons le jeu dans la figure 4.