Page:Viollet-le-Duc - Dictionnaire raisonné du mobilier français de l'époque carlovingienne à la Renaissance (1873-1874), tome 5.djvu/192

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

blanche[1], qui paraît avoir été adoptée plus tard. Mais les historiens mentionnent encore d’autres étendards royaux. Ainsi, dans son Histoire du roy Charles vii, Alain Chartier, en décrivant l’entrée de ce prince à Rouen[2], s’exprime ainsi : « Derrière les pages du Roy estoit Havart, l’escuyer trenchant, monté sur un grant dextrier, qui portoit un pannon de velours azuré à quatre fleurs de liz d’or de brodeure bordées de grosses perles. Et après ledit Havart, le sire de Cullant, grant maistre d’hostel armé de toutes pièces, en son col une grant escharpe de fin or, pendant jusques sur la croupe de son cheval, lequel estoit richement couvert. Il avoit ses pages devant luy, et estoit gouverneur des hommes d’armes. Au plus près de luy estoit un escuyer qui portoit l’étendart du Roy, lequel estoit de satin noir. »

Il ne paraît pas que l’oriflamme ait été portée dans les armées des rois de France après le règne de Charles VI. Le dernier historien qui en fasse mention est Juvénal des Ursins, en 1412 : « Le quatriesme jour de may, le Roy s’en alla à Saint-Denys, ainsi qu’il est accoustumé de faire. Et prit l’oriflambe, et le bailla à un vaillant chevalier nommé messire Hutin, seigneur d’Aumont, lequel récent le corps de Nostre Seigneur Jésus-Christ et fit les sermens que l’on doit faire. » Il en est fait encore mention par le même auteur en 1414.

  1. Juvénal des Ursins, 1411.
  2. 1449.