TRAVAIL DES MÉTAUX PRÉCIEUX. Les Gaulois, au moment où
César conquit leurs provinces, travaillaient les métaux : le fer, l’or,
l’aigent et le cuivre, avec assez d’adresse, si l’on examine les objets
qui datent de cette époijue. Leur procédé, en ce qui concerne les
trois métaux précieux, le cuivre, l’argent et l’or, consistait à couler
des lingots dans des moules de terre cuite et à les battre de manière
à leur donner la forme convenable. Nous avons eu entre les mains
une assez grande quantité de ces objets non achevés, qui montrent
comment, avec du temps et des chauffages successifs, lorsque le
métal, à force d’être battu, était écroui, l’ouvrier arrivait à donner
à un lingot brut la forme d’une épingle, d’une libule, d’une agrafe,
d’une plaque. La domination romaine ne fit que développer cette
industrie ; or, quand les ti’ibus germaniques envahirent à leur
tour le territoire gaulois, elles trouvèrent une fabrication métallurgique
très-perfectionnée. Est-ce à dire que ces nouveaux venus
n’apportèrent avec eux aucun élément de fabrication, nulle forme"
nouvelle ? Nous ne le pensons pas, et nous sommes disposé à croire
qu’on ne fait pas généralement une part assez large à l’inlluence de
ces invasions indo-européennes. Un fait certain, c’est que les bijoux
dits mérovingiens, trouvés dans les tombeaux des chefs francs (pii
s’établirent les premiers sur le sol gaulois, n’ont aucun rapport,
soit comme forme, soit comme travail, avec les bijoux romains ou
gallo-romains de la fin de l’empire. On a voulu trouver dans le caractère
que possèdent ces objets une influence byzantine ; mais, outre
qu’il est difticile d’expliquer comment les arts de Byzance auraient
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