Louis XI, ayant appris, un jour, que plusieurs gentilshommes de sa maison n’avaient pas d’armures, envoya son trésorier, Jean le Clerc, acheter des écritoires, pour les attacher à la ceinture de ces barons négligents :
« … À Me Jehan Le Clerc… 27 s. 6 d. pour avoir achecté plusieurs escriptoueres pour donner à aucuns des gentilz hommes de son hostel, pour icelles porter en lieu de ce qu’ilz n’avoient point de harnois[1]. »
Les écritoires sur table ne se composaient pas seulement d’un récipient propre à contenir l’encre, mais comprenaient des plumes, un canif, des ciseaux, des poinçoins, un grattoir, etc. « Une escritoire d’or, a façon d’une gayne (trousse) à barbier, et est hachiée par dehors aux armes d’Estampes ; et a dedans, une penne à escripre, un greffe (grattoir), un compas, une cizalles, un coutel, unes furgettes, tout d’or et pendent, avec un cornet à enque (encre) d’or, à un laz d’or, pesant ij marcs iiij onces ij esterlins[2]. »
ÉCUELLE, s. f. (escucle). Plat profond, avec rebord ou oreilles, dans lequel on servait un mets pour une ou deux personnes. L’écuelle a précédé l’assiette. On mangeait habituellement, pendant les repas, deux personnes dans la même écuelle avant le xve siècle. « Il y eust jusques à huyt cent chevaliers séans à table, et si n’y eust celuy qui n’eust une dame et une pucelle à son costé ou à son escuelle[3]. »
L’écuelle était faite de bois, de terre cuite vernissée, d’étain, de cuivre ou d’argent. On apportait le repas d’une personne seule, d’un prisonnier, dans une écuelle :
« C’une petite fenestrele
« Où ou mettoist une escucle
« Quand on lui donnoit à manger
" Adès quand on avoit mestier[4] »
Voici une écuelle de cuivre (laiton) qui date de la fin du xive siècle, et qui ressemble fort à ce qu’on appelle aujourd’hui une gamelle