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eussent été, pour les voûtains, une cause de dislocation. Quoique ces voûtains conservent eux-mêmes une certaine élasticité, il était important de préserver de déformations sensibles les cintres permanents (arcs) qui les portent. En bandant ces arcs en claveaux peu épais, en multipliant les joints, le constructeur français estimait avec beaucoup de justesse que (en admettant un mouvement, un tassement) la multiplicité de ces joints, toujours épais, permettait à l’arc, de suivre ces mouvements ou tassements sans déformer sa courbure.


Mais, dès l’instant que les Anglais remplissaient les voûtains de remplissage par des panneaux de pierre, et qu’ils adoptaient des courbes composées de deux segments de cercle, dont l’un avait un très-grand rayon, il eût été périlleux de bander ces arcs à l’aide de claveaux peu épais. Aussi, quand les voûtes anglaises sont faites conformément aux tracés que nous venons de donner en dernier lieu, les arcs sont composés au contraire de longs morceaux de pierre, comme le seraient des courbes de charpente. Les liernes ou contre-liernes, qui sont des étrésillons, sont taillées souvent dans un seul morceau de pierre d’une clef à l’autre. Cette méthode était conséquente au