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aussi on ne tarda guère à parer à ces inconvénients. Mais il nous faut jeter un coup d’œil sur ce qui se faisait vers la même époque dans d’autres provinces où l’école romane avait jeté un vif éclat.

En Auvergne, dès la fin du XIe siècle, l’école des constructeurs avait apporté, ainsi que nous l’avons vu, dans la structure des voûtes tournantes, des perfectionnements notables, sans toutefois chercher avec autant de ténacité que le faisaient les écoles du Nord la solution des problèmes posés.

Nous trouvons un exemple curieux de ce fait dans l’église Saint-Julien de Brioude, dont le chœur fut entièrement reconstruit en 1140. Avant de passer outre et de suivre la marche rapide des constructeurs du nord de la France, il est nécessaire de nous arrêter un instant devant les voûtes du collatéral absidal de ce monument. Pendant qu’à Saint-Denis en France, Suger faisait reconstruire l’église de son abbaye d’après un système de structure entièrement nouveau, on élevait l’abside de l’église de Brioude. Là le système annulaire, sans arcs-doubleaux, est encore admis ; seules les archivoltes donnant sur le sanctuaire se détachent de la voûte, qui se compose d’un berceau annulaire pénétré par des berceaux normaux à la courbe du sanctuaire, et formant, par conséquent, des voûtes d’arête. Au droit des fenêtres qui éclairent le collatéral, entre les chapelles, des berceaux d’un diamètre plus petit que ceux des travées pénètrent le berceau annulaire. Mais ce qui doit faire l’objet d’un examen attentif dans ces voûtes, c’est qu’elles sont complètement