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bleu sont damasquinés de dessins d’une délicatesse extrême, enlevés sur une teinte posée en dehors du vitrail, et non du côté de la peinture, ce qui donne un flou particulier à ces dessins. Les trois sujets représentés sont : l’entrée de Jésus à Jérusalem, le lavement des pieds, et Jésus discutant dans la synagogue. Voici (fig. 30) une copie de ce dernier sujet.


Ce panneau n’a que 0m,55 de largeur ; les figures sont modelées avec des demi-teintes en partie posées en dehors et les traits peints à l’intérieur, suivant l’usage. Les têtes cherchent l’expression individuelle et dramatique, mais manquent de la grandeur et du style que l’on trouve dans les vitraux antérieurs à cette époque ; les draperies sont évidemment étudiées sur la nature et ne laissent plus apercevoir trace de la recherche du nu encore apparente au milieu du XIIIe siècle. La figure 31 reproduit la tête du Christ grandeur d’exécution : on croirait difficilement qu’un siècle à peine sépare cette peinture de celle donnée figure 20. Il est vrai de dire que ces trois panneaux de l’église de Saint-Urbain sont exceptionnels, que ce sont des miniatures sur verre. Ils n’en constatent pas moins le degré d’avancement de l’art du verrier, l’abandon complet de