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sont inhérents à ce genre de peinture. Ce n’est pas sans motifs que les peintres donnent, par exemple, aux extrémités des membres, une maigreur exagérée ; la lumière se charge de parer à ce défaut, qui est apparent lorsqu’on tient le morceau de verre près de l’œil, mais qui disparaît si ce morceau est à sa place.


Exemple : voici une main (fig. 25, en A) calquée sur un panneau du XIIIe siècle. La main dessinée sur la nature donnerait le trait B. Si le peintre s’était contenté de la tracer ainsi sur le verre avec le modelé, à distance ce dessin, admettant qu’il fût parfait, ne présenterait qu’une masse confuse, molle, sans forme ; toute la délicatesse mise dans le trait et le modelé serait peine perdue. En accentuant la forme, en amaigrissant la lumière, en exagérant certains détails, l’artiste du XIIIe siècle obtenait l’effet voulu à distance, le geste et la silhouette étaient compris.

Encore cet exemple, que nous avons choisi exprès, est-il de ceux qui se rapprochent le plus de la forme réelle. Mais en voici un autre (fig. 26) qui est bien mieux dans la donnée de la peinture translucide. La courbure exagérée de l’index, la grosseur de l’extrémité du pouce, sont